Trop longtemps nous n’avons pas fait attention aux couples de serrage qui abîme le matériel. Aujourd’hui, l’élasticité des serrages n’est plus assez forte et avec l’augmentation des charges, le risque de perte d’une roue augmente. Il est impossible de changer tous les goujons, et continuer à serrer à la douille fatiguera encore plus le matériel, il faut donc que l’ensemble des intervenants prennent conscience du risque et surveillent quotidiennement les véhicules.

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LES SERRAGES DES ROUES PL DANS LE TEMPS

Durant la vie d’un pneumatique, une roue peut être montée et démontée plus d’une dizaine de fois par différents acteurs : mécaniciens, chauffeurs, techniciens pneumatiques. La perte d’une roue sur un véhicule industriel est un sujet complexe, qui met toujours dans l’embarras sur la responsabilité des intervenants.

Afin de prévenir tout accident, la plus grande des sûretés reste le contrôle quotidien par le chauffeur. Or aujourd’hui, cette vérification n’est plus effectuée régulièrement et nous devons donc trouver une solution ensemble pour éviter les incidents.

Dans ce rapport, nous établirons une partie théorique pour identifier les différents problèmes pratiques qui surviennent avant l’accident, et mettre en place une politique de prévention.

Tout d’abord, il faut différencier les différents types de situations : camions neufs ou usés, roues, tôles ou aluminium, mais il faut aussi tenir compte de la situation actuelle de l’environnement, qui n’est pas comparable avec celle de ces dernières années, avec la puissance des véhicules et les charges supportées.

Concernant la partie théorique, Michelin qui reste une référence dans le pneumatique, préconise un processus de manipulation en adéquation avec le tableau de couplage en annexe. En théorie, ce processus est le plus sûr pour garantir la qualité  des supports dans le temps..Cependant dans la pratique, la technique des différents intervenant est différente, ce qui joue sur la durée de vie du véhicule.

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LE FILETAGE PRINCIPAL ACTEUR D’UN BON SERRAGE

Pour simplifier, le principe du filetage des écrous et goujons est le même que celui d’un élastique.En fonction des différentes forces en présence, il garantit une bonne qualité de maintien.

En fonction de l’usure et de la technique de serrage, l’élasticité se détend plus ou moins vite ce qui se traduit par du jeu au niveau de la roue et un risque plus ou moins grand d’incident.

L’IMPORTANCE DE CONNAÎTRE (ET DE RESPECTER) LES SPÉCIFICATIONS DU COUPLE

Il est important de bien appliquer le niveau de couple requis pour, par exemple, assurer un serrage précis entre la roue et le moyeu. Nombreux sont les mécaniciens qui n’utilisent pas de clé dynamométrique pour serrer les vis et les écrous. Or, l’expérience a montré que très souvent, ils ne respectent pas la valeur de couple plus ou moins requise. Et, comme nous le verrons ci-dessous, un couple trop ou pas assez élevé peut avoir des conséquences désastreuses.

COUPLE INSUFFISANT

Les roues ont tendance à vibrer lorsqu’elles tournent. En appliquant le niveau de force de serrage requis, vous pouvez être sûr que l’écrou transfèrera les « secousses » sur la charge de la remorque, qui les absorbera. Si le couple est insuffisant, le goujon subira tout l’impact, jusqu’à sa rupture. Il peut également arriver que les vibrations de la remorque provoquent le desserrement de l’écrou, et que la roue se décale.

 COUPLE EXCESSIF

Un couple trop élevé est également dangereux, puisqu’il endommage le filetage de l’écrou. De plus, si cela se produit, par exemple, sur une jante en aluminium, l’écrou attaquera la jante ce qui fragilisera fortement l’alliage et la roue risquera de se fendre.

DIFFÉRENCE DE DILATATION ENTRE LES MATÉRIAUX

En fonction des matériaux des jantes, le transfert de chaleur entre la roue et le moyeu est différent selon que les jantes sont en tôle ou bien en alu. En effet, la dilatation thermique des jantes influe sur le jeu ce qui accentue la possibilité d’une perte de serrage.

 Les différents coefficients :

 Il y donc une différence du simple au double entre les jantes.

  • Coefficient de dilatation linéaire alu : 2.5E-5 K-1
  • Coefficient de dilatation linéaire acier : 1.1E-5 K-1

Sur une longueur d’un mètre, il peut y avoir un écart de 1 à 3 mm de dilatation entre l’alu et l’acier. Couplé à un serrage défaillant, automatiquement la roue va commencer à battre et desserrer tous les autres écrous lors du roulage.

LE SERRAGE DANS LA PRATIQUE

Suivant les différents intervenants travaillant sur le sujet, il existe différentes façons de resserrer :

La clef douille normale et/ou à la main avec la barre

Le problème du serrage à la douille normale est qu’au fil du temps et suivant le technicien qui opère, les roues sont serrées jusqu’à 1000 nm. Le filetage est mis à l’épreuve et devient moins performant. Si pendant des années on a serré à la douille et que l’on repasse à la douille à couple de serrage, il se créera obligatoirement un manque. Et si on continue, le goujon cassera et l’écrou ne jouera plus son rôle. Le problème du serrage à la barre reste le même en fonction du technicien.

La douille a couple de serrage

C’est l’outil le plus adapté pour le serrage, jouant aussi bien sur la vitesse que sur la qualité. Il permet de garantir un serrage parfait pour préserver la jante, le filetage et le moyeu. Il procure un couple suffisant si on a des problèmes de compresseur et d’arrivée d’air.

Malgré tout il faut garder en tête que cela reste de la théorie, car il faut prendre en compte l’usure des supports ainsi que d‘autres paramètres comme la dilatation des matières alu et acier. Pour ma part, je préconise au minimum une douille de 750 nm pour les jantes en alu.

La clef dynamométrique suivant les préconisations.

L’outil de référence reste la clef dynamo, même si on ne peut s’en servir réellement que pour les roues des tracteurs. Le problème du respect des couples de serrage reste le même, mais il faut se servir de la clef pour étalonner et vérifier ses différents outils.

PRÉCONISATION

Une roue est montée et démontée par plusieurs intervenants ne réalisant pas toujours les bonnes pratiques concernant le serrage des roues. Couplé avec l’usure normale et accentué par des filetages défaillants aussi bien sur les goujons que sur les écrous, il est normal qu’un jeu se crée dans les roues et que l’accident survienne si l’on n’est pas vigilant.

Trop longtemps nous n’avons pas fait attention aux couples de serrage qui abîme le matériel. Aujourd’hui, l’élasticité des serrages n’est plus assez forte et avec l’augmentation des charges, le risque de perte d’une roue augmente. Il est impossible de changer tous les goujons, et continuer à serrer à la douille fatiguera encore plus le matériel, il faut donc que l’ensemble des intervenants prennent conscience du risque et surveillent quotidiennement les véhicules.

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